« Rzeczpospolita pszczela ». Podział władzy i wojna płci w czasach oświecenia (XVII-XVIII wieku)
Du 19 au 22 octobre 2011, la Société polonaise d’étude du XVIIIe siècle a organisé un colloque international à l’Université de Cracovie. Nous y avons présenté une communication sur le sens politique de l’anthropomorphisation de la ruche des abeilles dans l’Europe de l’époque moderne.
Le texte a été publié en décembre 2013 dans les actes du colloque: BURDY Jean-Paul [2013], « Rzeczpospolita pszczela ». Podział władzy i wojna płci w czasach oświecenia (XVII-XVIII wieku) [La « République des Abeilles ». Du bon gouvernement et de la guerre des sexes au temps des Lumières, XVIIe-XVIIIe s.], Actes du colloque de Cracovie de la Société polonaise d’étude du XVIIIe siècle des 19-22/10/2011, publiés sous la direction du professeur Marek DEBOWSKI, Cracovie, Université Jagellone, 2013, 590p., p.425-434 (ci-dessous en fac simile)

Résumé: Dans une logique anthropomorphique en miroir, la ruche des abeilles a, depuis l’Antiquité, été comparée à la société des hommes, et réciproquement. Or, « l’éducation des abeilles » s’exerce pendant des siècles sur une société animale dont on ne connaît que ce qui se déroule à l’extérieur de la ruche. Car celle-ci est, littéralement, une « camera obscura », une « chambre noire », dont l’obscurité est propice aux spéculations philosophiques et morales. Propice aussi aux fausses certitudes: en suivant l’idée que l’exercice du pouvoir est lié au sexe masculin, dans une mise en oeuvre de l’ordre naturel et divin du monde, on postule ainsi que la ruche est dirigée par un roi à qui tous sont soumis, et qui gouverne entouré de nobles mâles armés de leur dard.
Or, à partir du XVIe s., les observations scientifiques au microscope amènent à une évidence entomologique et philosophique inversée: le « roi de la ruche » se révèle être une reine toute puissante. L’ordre jusque-là postulé du microcosme de la ruche est bouleversé. Les ouvrages sur « la république des abeilles » se multiplient et, traduits dans plusieurs langues, circulent à travers toute l’Europe. Philosophes et publicistes peineront cependant à admettre que la ruche est une « monarchie féminine », « société d’Amazones » où les femelles font à peu près tout, et d’où les mâles paresseux et jouisseurs sont régulièrement expulsés. Même si la réflexion scientifique et les expériences sur les ruches se multiplient, les spéculations morales persistent.
Notre communication sur le « théâtre des insectes » traitera donc de l’ombre et des lumières, et du bon gouvernement des abeilles et des hommes, dans une lecture pluridisciplinaire et européenne de l’histoire des idées et de l’histoire des sciences. Nous nous sommes appuyés sur un corpus d’une cinquantaine d’ouvrages d’apiculture des XVIe-XVIIIe s., en français, anglais et castillan.
Jean-Paul Burdy





Un avis sur « «La République des Abeilles» . Du bon gouvernement et de la guerre des sexes au temps des Lumières, XVIIe-XVIIIe s. Texte présenté au colloque de l’Université Jagellone de Cracovie, octobre 2011, et publié en 2013 »
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