Compte-rendu de lecture critique-  Lars Chittka, The Mind of a Bee, Princeton University Press, 2022 ; Voyage dans la tête d’une abeille, Éditions Quae, 2025 (tr.fr. par Jane Bulleyment). Ouvrage traduit également en allemand, italien, néerlandais, polonais, chinois mandarin (Taïwan)



Lars Chittka (1963-) , neuro-éthologue reconnu pour ses travaux sur les bourdons et les abeilles, propose dans cet ouvrage un parcours qui mêle résultats expérimentaux, anecdotes de terrain et réflexions théoriques sur la cognition des insectes sociaux. Il défend l’idée que les abeilles possèdent des capacités cognitives sophistiquées (apprentissage, mémoire, notion de « personnalité », perception complexe) et interroge les notions classiques de « simple automatisme » ou « d’esprit de la ruche ». S’appuyant sur des décennies d’expériences de laboratoire et de publications scientifiques, l’auteur réussit à associer des notions complexes (mécanismes de la cognition, neurophysiologie, écologie sensorielle, psychologie comparative, etc.) et des développements de vulgarisation -relativement- accessibles au grand public. Sur le fond, après bien d’autres, il déconstruit l’idée que les abeilles seraient de simples automates au service d’une reine, et montre la variation individuelle d’individus (personnalités, préférences temporelles, stratégies de recherche, etc.) qui participent d’un « super-organisme » complexe. Cette perspective a des implications éthiques et pour la conservation de l’espèce.

Quelques remarques critiques d’un lecteur apiculteur qui n’est pas un scientifique mais qui, en tant qu’historien travaillant sur la longue durée, s’est confronté à des centaines d’ouvrages écrits dans toutes sortes de langues depuis le XVIe siècle sur l’abeille, l’essaim et la ruche :

1/ L’auteur, par certains des objectifs de ses recherches, frôle parfois l’anthropomorphisme – un biais classique depuis des siècles concernant la société des abeilles comme miroir de, ou modèle pour, la société des hommes.

2/ Pour des raisons de commodité, et comme le montre son abondante bibliographie, Chittka a consacré l’essentiel de ses travaux au bourdon Bombus, plus simple à manipuler et étudier qu’Apis mellifera. Or, certains développements concernant les bourdons sont parfois présentés de façon générale pour « les abeilles », alors que la diversité taxonomique et écologique du groupe peut limiter la portée générale des affirmations. Une distinction plus nette entre espèces-modèles et conclusions universelles aurait été utile.

Au bilan, Voyage dans la tête d’une abeille est un ouvrage de synthèse solidement documenté et intellectuellement très stimulant. On y apprend  beaucoup sur l’intelligence des insectes. Et on y trouve ample confirmation que la taille minuscule d’un cerveau n’est pas incompatible avec la mise en œuvre de tâches complexes…

Chapitre 1 – Introduction. Ou : Pourquoi s’intéresser au cerveau d’une abeille ?

Cette introduction pose la question directrice de l’ouvrage : peut-on parler « d’esprit » chez les insectes ? Chittka déconstruit l’idée populaire selon laquelle leur comportement serait purement mécanique, en s’appuyant sur les travaux de l’éthologie moderne, qui reconnaît la cognition dans de nombreuses espèces. Pour lui, comprendre les insectes éclaire l’évolution de l’intelligence, la diversité des solutions biologiques, et les enjeux éthiques d’un monde dans lequel les insectes sont très menacés. Il souligne la fascination que les abeilles suscitent depuis l’Antiquité, comme en témoignent mythes, symboles, littérature et, depuis trois siècles, expérimentations scientifiques de plus en plus élaborées.


Chapitre 2 – Voir d’étranges couleurs. Ou : Les sens d’une abeille : percevoir un monde inconnu

Se référant aux travaux respectifs de l’ophtalmologue Carl von Hess (1863-1923) et de l’éthologue Karl von Frisch (1886-1982, Prix Nobel en 1973), et aux débats houleux entre les deux hommes, Chittka rappelle que l’abeille dispose d’une palette sensorielle que les humains n’ont pas : vision ultraviolette, perception fine des motifs floraux, sens du mouvement, sensibilité aux champs électriques des fleurs, odorat très développé, etc. Chaque perception est replacée dans son contexte évolutif : cueillir, naviguer, communiquer. Le chapitre explique comment des systèmes nerveux compacts codent l’information sensorielle. Les expériences de laboratoire — mettant en œuvre couleurs, formes, signaux olfactifs — illustrent l’apprentissage perceptif. Selon Chittka, comprendre « ce que cela fait d’être une abeille » passe par l’effort nécessaire de sortir de notre cadre perceptif humain.


Chapitre 3 – L’étrange univers sensoriel des abeilles. Ou : Apprendre en butinant : la mémoire en plein vol

Dans ce chapitre, Lars Chittka montre que la richesse sensorielle des abeilles n’est pas passive : les abeilles apprennent en plein vol, en associant couleurs, odeurs, formes et récompenses. Leur mémoire est flexible et rapide, leur permettant d’ajuster leur comportement à des environnements changeants, et à des fleurs de plus ou moins bonne qualité. Chittka décrit des expériences démontrant que les abeilles valorisent leurs trajets pour filtrer l’information, et renforcent leur mémoire en répétant des visites fructueuses. Les abeilles anticipent des cycles de floraison, se souviennent de trajets, ajustent leur comportement en fonction de leurs succès antérieurs. Le chapitre souligne ainsi qu’un cerveau minuscule peut supporter une cognition dynamique, où perception, apprentissage et mémoire s’entrelacent au fil du butinage. Chittka expose les protocoles expérimentaux permettant de démontrer apprentissage et mémoire — une réponse directe au vieux dogme selon lequel seuls les gros cerveaux seraient capables d’apprentissage.


Chapitre 4 – Juste une question d’instinct, non ? Ou :  Danser pour dire le monde : la communication sociale

Chittka démonte l’idée que les comportements des abeilles seraient de simples réflexes instinctifs, en se concentrant sur leur communication sociale emblématique : la célèbre « danse des abeilles » mellifères (étudiée en particulier par von Frisch chez l’abeille carniolienne). Chittka détaille des formes subtiles de communication:  signaux chimiques, vibrations, indices sociaux. Il décrit comment cette danse encode direction, distance et qualité des ressources florales, et comment les congénères interprètent ces signaux pour orienter leur vol. Il insiste sur le fait que la danse n’est pas un script figé, non  un « GPS parfait », mais un partage d’indices spatiaux interprétés dans un contexte donné: sa précision varie selon l’expérience de l’abeille, sa motivation et même son état émotionnel. Il présente des données montrant que les abeilles peuvent apprendre à améliorer la transmission d’information, ou à ajuster la danse selon les conditions environnementales. Le chapitre met ainsi en lumière une communication flexible et partiellement apprise, révélant une forme de culture technique élémentaire au sein de la ruche. Il insiste sur le fait que des comportements de tromperie sociale ou de conflit d’intérêts au sein de la ruche éclairent la diversité des interactions — la colonie n’est pas un super-organisme parfaitement harmonieux, mais un collectif complexe.


Chapitre 5 – Les origines de l’intelligence et de la communication chez les abeilles. Ou : Les abeilles ont (peut-être) une personnalité

Lars Chittka retrace l’évolution de l’intelligence et de la communication chez les abeilles, en montrant que leurs capacités actuelles — navigation complexe, danse de communication, apprentissage — trouvent leurs racines dans l’histoire de l’évolution des insectes sociaux. Il explique comment la vie en colonie a favorisé l’émergence de mécanismes cognitifs sophistiqués : coordination pour la recherche de nourriture, partage d’informations, gestion de conflits, reconnaissance sociale. Chittka souligne que ces pressions sélectives ont pu aussi conduire à l’apparition de différences comportementales individuelles, autrement dit de véritables « personnalités » révélées expérimentalement : certaines abeilles explorent davantage, d’autres se montrent plus prudentes, ou plus réactives aux récompenses, suggérant une variabilité stable. Enfin, il défend l’idée que ces variations ne sont pas des anomalies mais un avantage évolutif pour la colonie, permettant à la ruche de pouvoir faire preuve de flexibilité et résilience dans un environnement changeant.


Chapitre 6- S’orienter dans l’espace. Ou :  Des cartes cognitives chez les abeilles

Dans ce chapitre, Lars Chittka explore la question de l’orientation spatiale chez les abeilles et formule l’hypothèse qu’elles disposent de cartes cognitives, qui vont bien au-delà de la mise en oeuvre de simples réflexes de navigation. Il montre qu’au-delà du « compas solaire » et de l’intégration du trajet (path integration), les abeilles peuvent combiner plusieurs sources d’information : repères visuels, mémoire du paysage, odorants floraux, et retour à la ruche. Des expériences ont mis en évidence leur capacité à choisir de nouveaux itinéraires, à raccourcir un trajet ou à retrouver leur chemin après avoir été déplacées — des performances comparées à celles d’animaux disposant de cerveau beaucoup plus volumineux. Chittka discute aussi des limites méthodologiques pour prouver une carte cognitive chez un insecte, tout en montrant que les données actuelles soutiennent une forme de représentation spatiale flexible. Le chapitre illustre ainsi comment des cerveaux miniatures peuvent réaliser une navigation sophistiquée, jadis considérée impossible chez des insectes.


Chapitre 7 – Apprendre à connaître les fleurs. Ou : Apprentissage et contraintes cognitives

Lars Chittka montre comment les abeilles ne se contentent pas de butiner au hasard : elles mémorisent les traits visuels, olfactifs et tactiles des fleurs, apprennent à reconnaître les espèces les plus profitables et adaptent leur technique de butinage en fonction de la morphologie florale. Il décrit des expériences montrant que les abeilles peuvent transférer un apprentissage d’une fleur à une autre morphologiquement proche, qu’elles équilibrent rapidité et précision selon la récompense, et qu’elles utilisent des stratégies d’attention pour discriminer des signaux complexes. Le chapitre examine aussi comment ces capacités d’apprentissage contribuent à la co-évolution des abeilles et des plantes, et met en lumière les contraintes cognitives imposées par un petit cerveau.


Chapitre 8 – De l’intelligence sociale à « l’intelligence de l’essaim ». Ou :  Cerveau minuscule, grandes capacités d’apprentissage

Lars Chittka explore la frontière entre intelligence individuelle et intelligence collective chez les abeilles. Il montre que, bien qu’elles vivent en société hautement organisée, leurs capacités cognitives ne se limitent pas à l’automatisme social : chaque abeille possède des compétences d’apprentissage et de décision remarquablement riches, par exemple pour choisir des sites de nidification (ce qu’a largement étudié Thomas D.Seeley) ou des sources de nourriture. Chittka décrit comment des décisions collectives émergent de simples interactions — recrutement, danses, quorum — sans chef ni plan centralisé, ce qui conforte la notion de « super-organisme » appliquée à l’essaim. Il discute les expériences démontrant que les abeilles peuvent apprendre les unes des autres, et adapter leurs comportements. Enfin, il s’interroge sur les limites et les risques de sur-interprétation : ce que l’on appelle « l’intelligence d’essaim » repose souvent sur des règles simples, mais n’en révèle pas moins la capacité extraordinaire d’un petit cerveau à participer à des décisions complexes.


Chapitre 9 – Ce qui se trame dans le cerveau de l’abeille. Ou : Le rôle et le fonctionnement des neurones

Lars Chittka ouvre là la « boîte noire » du cerveau de l’abeille pour expliquer comment des réseaux neuronaux minuscules produisent des comportements complexes et sophistiqués. Il décrit la structure du cerveau — en particulier les corps pédonculés, centres majeurs de l’apprentissage et de la mémoire — et montre comment quelques centaines de milliers de neurones suffisent pour coder des couleurs, des odeurs, des lieux, et des associations complexes. Chittka s’intéresse au rôle des neurones individuels, capables de réponses multimodales, et aux mécanismes de plasticité synaptique qui sous-tendent l’apprentissage. Il s’appuie sur des études d’électrophysiologie et d’imagerie calcium pour illustrer comment les signaux sensoriels se combinent et se transforment en décisions. Le chapitre souligne que la sophistication cognitive des abeilles repose moins sur la taille du cerveau que sur l’efficience de ses circuits, invitant à reconsidérer les critères traditionnels de l’intelligence animale.


Chapitre 10 – Les différences de personnalité entre les abeilles Ou : Socialité, conflit et société animale

Dans ce chapitre, Lars Chittka s’intéresse à l’idée — longtemps considérée comme hérétique chez les insectes eusociaux — que les abeilles possèdent des formes de « personnalités individuelles ». Il présente des travaux montrant des variations stables entre individus : audace ou prudence face à la nouveauté, persévérance dans l’exploration, sensibilité au stress, propension à recruter d’autres butineuses, ou capacité d’apprentissage. Chittka explique que ces différences influencent la division du travail, l’efficacité de la colonie et la gestion des conflits internes — car une ruche n’est jamais parfaitement harmonieuse, mais un système dynamique où intérêts individuels et intérêt collectif cohabitent. Il souligne que la socialité n’efface pas la singularité comportementale, et que même dans une société ultra-organisée, l’évolution a conservé la variance individuelle comme ressource adaptative. Ce chapitre élargit ainsi la perspective classique de la ruche comme « super-organisme » et montre qu’elle est composée d’individus aux tempéraments distincts.


Chapitre 11 – Les abeilles ont-elles une conscience ? Ou : Au risque de l’anthropomorphisme ?

Dans ce chapitre, Lars Chittka aborde la question délicate de la conscience chez les abeilles, en examinant ce que l’on peut déduire scientifiquement sans verser dans l’anthropomorphisme (lequel caractérise nombres d’approches de l’abeille et de la ruche depuis la Renaissance, voir avant). Il commence par distinguer différents sens du mot « conscience » — vigilance, conscience perceptive, expérience subjective — puis présente des indices comportementaux et neurobiologiques chez les abeilles indiquant qu’elles ne sont pas de simples automates. Chittka discute des expériences sur la douleur, la prise de décision basée sur l’incertitude, la gestion du risque et l’existence possible d’états affectifs rudimentaires, suggérant une forme de subjectivité minimale. Il souligne toutefois les limites actuelles : rien ne permet d’affirmer que les abeilles ont une conscience phénoménale comparable à la nôtre. Le chapitre se conclut sur une réflexion éthique : si les insectes peuvent éprouver quelque chose, même à un niveau élémentaire, cela impose de reconsidérer la manière dont nous les traitons en recherche, en agriculture et dans l’environnement.


Chapitre 12 – L’influence de nos connaissances sur la sauvegarde des abeilles. Ou : Science, éthique, futur des abeilles

Dans ce chapitre conclusif, Lars Chittka lie connaissance scientifique et responsabilité éthique envers les abeilles. Il montre comment la compréhension fine de leur cognition, de leur sensibilité et de leur rôle écologique pousse à dépasser une vision purement utilitariste (pollinisation, miel) pour reconnaître leur valeur intrinsèque. Chittka souligne que les menaces pesant sur les abeilles — pesticides, perte d’habitat, monocultures, pollution lumineuse — doivent être abordées en tenant compte de leur bien-être cognitif et comportemental, et pas seulement de leur survie démographique. Il discute aussi de l’usage scientifique des abeilles et des impératifs d’expérimentation plus respectueuse. Enfin, il insiste sur le pouvoir de la sensibilisation du public : plus nous découvrons l’intelligence des abeilles, plus il devient moralement et politiquement urgent de les protéger, pour elles-mêmes autant que pour l’écosystème dont nous dépendons. Chittka n’hésite pas là à exprimer des opinions militantes, sans nier la complexité du débat.



Né en Allemagne de l’Ouest en 1963, formé à l’Université de Göttingen puis à l’Université Libre de Berlin, installé ensuite en Angleterre, Lars Chittka a créé le Research Centre for Psychology à l’Université Queen Mary de Londres, où il est professeur d’écologie sensorielle et comportementale. S’intéressant sur la longue durée aux bourdons (Bombus, Bumblebee), il est devenu au fil de ses publications un éminent spécialiste de l’écologie cognitive des pollinisateurs, et donc de la cognition des abeilles, à l’instar de son collègue argentin-français Martin Giurfa, né en 1962, et professeur en neurosciences de à Sorbonne Université.

CHITTKA Lars [2022], The Mind of a Bee, Princeton University Press, 2022, 2023, 272p. CR : JACKSON Walter [2022], Review of « The Mind of a Bee » by Lars Chittka, sl. Nd., 2022, 25p.

Ensemble des publications : https://chittkalab.sbcs.qmul.ac.uk/Pub.html

CHITTKA Lars [2023], Pszczoły: Krótki lot w głąb niezwykłych umysłów, Copernicus Center Press, 2023, 390p.

CHITTKA Lars [2023], Im Cockpit der Biene, Folio, 2023, 323p.

CHITTKA Lars [2023],  Nella mente di un’ape, Carocci, 2023, 312p.

CHITTKA Lars [2022],  Het bewustzijn van de bij. Verrassend onderzoek naar de intelligentie van bijen, Uitgeverij Noordboek, 2022, 324p.

CHITTKA Lars, THOMSON James D. (s.d.) [2001], Cognitive Ecology of Pollination: Animal Behaviour and Floral Evolution, Cambridge University Press, 2001, 360p.Extraits :https://www.amazon.fr/Cognitive-Ecology-Pollination-Behaviour-Evolution/dp/

CHITTKA Lars [2018], « Intelligente Bienen »,  Deutsches Bienen Journal, 2018 (2),  p.14-16 * Pdf :  https://chittkalab.sbcs.qmul.ac.uk/popular%20scientific%20articles/Bienen_PopSciArt.pdf

CHITTKA Lars [2022], « « Personality » differences between bees », Natural History, no 922(3), p.16-23. * Pdf : https://chittkalab.sbcs.qmul.ac.uk/2022/16-23%20NH%20Chittka%20922%20V.3.pdf

CHITTKA Lars, KUNZE J. et alii [1995], « The significance of landmarks for path integration of homing honey bee foragers »,  Naturwissenschaften, 1995, no 82, p.341-343 Pdf: https://chittkalab.sbcs.qmul.ac.uk/1995/9chittka_kunze_etal95Natwiss.PDF

CHITTKA Lars WELLS H. [2004], « Color vision in bees: mechanisms, ecology and evolution ». In: PRETE F.: Complex Worlds from simpler nervous systems; MIT Press, Boston, 2004, p.165-191 . Pdf: https://chittkalab.sbcs.qmul.ac.uk/2004/56chittka_wells%2004.PDF

CHITTKA Lars, SPAETHE J.[2007], « Visual search and the importance of time in complex decision making by bees », Arthropod-Plant Interactions, 2007, no 1, p.37-44

*Pdf: https://chittkalab.sbcs.qmul.ac.uk/2007/Chittka_spaethe_API_07.pdf

CHITTKA Lars,  WALKER Julian [2006], « Do bees like Van Gogh’s Sunflowers?»,  Optics & Laser Technology, 2006, vol. 38 (4–6), p.323–328. * Pdf :https://www.researchgate.net/publication/223655669_Do_bees_like_Van_Gogh’s_Sunflowers

Ensemble des publications : https://chittkalab.sbcs.qmul.ac.uk/Pub.html